Comment fonctionne une piscine naturelle ? Explication d’un système de filtration biologique
Vous êtes tentés de faire construire une piscine et recherchez une solution respectueuse de l’environnement. Vous entendez parler de baignades écologiques et vous vous demandez comment fonctionne une piscine naturelle. Pour ne pas utiliser de chlore, devez-vous barboter au milieu des grenouilles et des nénuphars ? À la lecture de cet article, le principe de filtration biologique n’aura plus de secret pour vous. On vous explique tout sur les mécanismes qui permettent d’obtenir une eau claire et pure sans traitements chimiques.
Concept de la piscine naturelle : reproduction des mécanismes en jeu dans la nature
Ce type de baignade se répand en Europe à partir des années 90 depuis les pays germaniques. Inspirés par le paysage alpin environnant, le concept développé en Autriche trouve notamment des adeptes chez ses voisins allemands, suisses et néerlandais, imprégnés d’une culture « naturiste ».
L’idée de départ est assez simple : calquer le processus hydraulique montagnard pour recréer des conditions de baignade identiques à celles d’un lac d’altitude.
Le but est à la fois de :
- Respecter l’environnement, en proscrivant toute utilisation de produits chimiques et en favorisant le développement d’une faune et d’une flore diversifiée.
- Profitez des bienfaits de la baignade dans une eau vivante et vivifiante.
Reproduire la filtration de l’eau telle qu’elle s’effectue dans les écosystèmes naturels. Voilà le principe de fonctionnement d’une piscine biologique ou d’un bassin de baignade.
D’accord ! Mais comment l’eau est-elle nettoyée dans la nature ?
Le mécanisme est assez limpide. Lors de son parcours, l’eau rencontre divers milieux et organismes qui ensemble vont la clarifier, la purifier et l’enrichir en minéraux.
- La macro-filtration : En traversant des obstacles naturels, l’eau est débarrassée des composants de grande taille qu’elle transporte. Les sédiments, débris végétaux, restes d’animaux… sont piégés à travers des filtres naturels. Lits de graviers, chaos de rochers et végétation sont les premiers intervenants du processus d’assainissement d’une rivière.
- La phytoépuration : la végétation et surtout les complexes bactériens présents au niveau de leurs racines transforment la matière organique en minéraux assimilables par les plantes. Ce cycle vertueux permet d’éliminer les déchets organiques, de nourrir les plantes, mais aussi une certaine faune. L’abondance de nutriments favorise le développement des végétaux. Ceci améliore l’étape précédente puisqu’une masse végétale plus dense participe à la rétention des éléments grossiers par son feuillage et son système racinaire.
- L’oxygénation et la purification : Avec les remous liés à la topographie d’un cours d’eau et aux passages d’obstacles (cascades, seuils…), l’eau brassée entre en contact avec l’atmosphère. L’oxygénation de l’eau et l’action des UV encouragent la croissance des plantes au détriment de celle des algues. Cela permet aussi de réguler la température, un paramètre important pour le fonctionnement de tout écosystème.
Principe de la piscine naturelle : explication du fonctionnement
Voyons maintenant comment sont reproduits les mécanismes naturels dans le système artificiel d’une piscine écologique.
L’équilibre biologique permettant le traitement de l’eau est possible grâce à sa circulation à travers les éléments nécessaires à sa purification.
L’eau est traitée par le principe du lagunage. Il s’agit de la faire transiter entre des bassins aux fonctions complémentaires. Ainsi, elle est mise en contact avec une flore et des micro-organismes aux pouvoirs épurateurs. Ce parcours favorise aussi les contacts avec la lumière du soleil et l’atmosphère afin d’engager les UV et les échanges gazeux dans le processus.
Une piscine naturelle est alors constituée au minimum de deux bassins communiquant entre eux :
- un bassin de baignade, celui dont vous profitez pour vous rafraîchir et nager.
- un bassin de lagunage, qui comprend les plantes aquatiques et le complexe bactérien associé. C’est ici que l’eau est filtrée et purifiée.
Le plus souvent, ces deux zones sont complétées par un autre espace dit « de régénération ». Son but est d’augmenter la surface de contact avec l’air et la lumière naturelle. Il ne s’agit pas forcément d’un troisième bassin. Ceci peut se faire par l’intermédiaire de cascades, d’une rivière artificielle ou encore par l’intégration de fontaines dans l’espace de baignade ou de lagunage. À la manière d’un torrent de montagne, l’oxygénation de l’eau est assurée ; les derniers organismes non désirés sont éliminés par l’action des UV ; la température est régulée.
Une piscine écologique est conçue de manière à orienter le parcours de l’eau entre ces 3 espaces fonctionnels. Le trajet définit entre eux un ordre de passage. La vitesse de transit et les volumes transportés sont contrôlés en fonction de la superficie et la profondeur de vos bassins de manière à équilibrer l’écosystème.
Les plantes aquatiques sont sélectionnées pour leurs capacités phytoépuratrices et d’oxygénation. Elles doivent, de plus, être adaptées au climat. Enfin, d’un point de vue paysager et environnemental, leur dimension décorative et ainsi que leur intérêt biologique sont pris en compte.
Piscine naturelle : les différentes possibilités techniques
Une baignade naturelle fonctionne systématiquement grâce aux 3 espaces définis précédemment : baignade, lagunage et régénération.
Pour autant, il existe une multitude de techniques pour construire une piscine bio ou un bassin naturel. La plupart du temps, on recourt à des procédés mécaniques pour renforcer les phénomènes physiques et biologiques, ne serait-ce que pour le pompage.
Dans la plupart des cas, ne compter que sur la gravité pour assurer la circulation de l’eau est illusoire. Cela nécessiterait un modelage topographique pas toujours possible à mettre en place.
De plus, l’efficacité de la filtration requiert une étendue minimale. La lagune est dimensionnée proportionnellement à la taille de la zone de baignade. Pour faire simple, l’emprise totale de l’ouvrage correspond au double de la surface de nage souhaitée. C’est rarement évident à l’échelle d’un jardin de particulier.
Enfin, pour des questions architecturales, on utilise une machinerie spécifique afin de faire fonctionner l’aménagement suivant le rendu esthétique recherché ? On installe alors des filtres biologiques, un système de pompage déporté ou encore des lampes à UV. C’est notamment le cas lors d’une transformation de piscine conventionnelle en piscine écologique.
L’emploi de dispositifs techniques permet :
- de renforcer l’épuration 100 % naturelle ;
- de réduire les surfaces nécessaires ;
- plus de liberté dans les modalités de conception.
Dans tous les cas, cela exclut les recours à la chimie pour le traitement de l’eau.
On peut classifier les divers types de bassins selon le degré d’appareillages mécaniques complémentaires. C’est ce que propose la société de recherche pour l’aménagement paysager et la construction paysagère allemande (FLL pour Forschungsgesellschaft Landschaftsbau und Landschaftsentwicklung). Elle distingue cinq catégories de baignade écologique, de la plus « nature » à la plus technologique.
👉 Vous voulez connaître les différences entre « piscine naturelle » et bassin de baignade ? On vous explique tout dans cet article.
Quelle que soit la méthode de filtration biologique, bâtir une piscine écologique est un choix bénéfique à l’environnement. C’est la solution idéale pour ceux qui souhaitent disposer dans leur jardin d’un espace de rafraîchissement et de nage sans renoncer aux bienfaits d’un bain en pleine nature.
Chez Merlet Baignade Nature, nous réalisons des bassins de baignade et des piscines naturelles avec le système Bionova. Vous avez un projet de création de baignade bio ? Nous sommes là pour vous accompagner de la conception à l’exécution des travaux. Contactez-nous !