Un jardin modeste peut accueillir une petite piscine naturelle. Voici les méthodes pour réaliser une baignade biologique de surface restreinte.
Petite piscine naturelle : comment réduire la surface de cet aménagement ?
Vous aimeriez faire construire une baignade naturelle, mais ce n’est pas envisageable, car votre terrain est trop petit ? Vous avez raison, la piscine écologique est un aménagement qui s’étend généralement sur une superficie importante. C’est, paraît-il, le seul moyen d’obtenir un écosystème équilibré. Vérité ou idée reçue ? Et bien, sachez que certaines techniques permettent de réduire l’emprise totale sans compromettre l’efficacité du dispositif d’épuration biologique. Voici les méthodes pour réaliser une petite piscine naturelle qui fonctionne parfaitement.
Piscine naturelle : petit topo sur la technique
Pour bien comprendre ce qui suit, commençons par poser les bases du fonctionnement d’une baignade écologique.
L’idée est de reproduire les procédés de filtration et d’épuration de l’eau tels qu’ils se produisent dans le milieu naturel. Quatre mécanismes entrent en jeu.
- La macrofiltration : les éléments de grande taille sont retenus par des obstacles physiques (roches, racines, sable…).
- La phytoépuration : les matières organiques sont transformées en minéraux par les bactéries et certains composés sont absorbés par les plantes.
- L’oxygénation : les échanges gazeux entre l’eau et l’air sont nécessaires à la vie des végétaux et des micro-organismes qui assurent la phytoépuration.
- La purification : les ultraviolets éliminent les organismes nuisibles comme les virus.
Une piscine écologique est aménagée de manière à ce que toutes ces étapes soient respectées. Ainsi, on y retrouve communément 3 zones techniques aux fonctionnalités distinctes :
- Un espace de lagunage : un bassin peu profond planté d’espèces aquatiques et peuplé par les bactéries épuratrices. C’est le cœur du système.
- Une zone d’oxygénation (ou de régénération) : il s’agit souvent d’une cascade, d’une fontaine, d’un débordement… l’eau est remuée pour maximiser son contact avec l’atmosphère.
- Un bassin de baignade : le lieu pour nager ou barboter.
L’eau circule d’un secteur à l’autre. En les traversant, elle subit les mécanismes décrits précédemment.
👉 Pour des explications plus détaillées, consultez notre sujet « Comment fonctionne une piscine naturelle ? »
C’est parce que ces 3 espaces sont nécessaires qu’une piscine biologique demande beaucoup de surface. Pour que le système soit fonctionnel, l’étendue du lagunage est au minimum égale à celle de l’aire de baignade. Plus l’aménagement est grand, plus il est facile à équilibrer.
Cela dit, en optimisant l’efficacité de chaque processus, on parvient à réduire la surface occupée. Avec un peu de technologie, on peut même supprimer la zone plantée.
Réduire les surfaces en optimisant les performances épuratoires naturelles
L’objectif est d’optimiser l’action des plantes et des bactéries de manière à pouvoir réduire la surface de lagunage.
Pour cela, on met en place tous les paramètres favorisant l’épanouissement des végétaux et des micro-organismes. Plus ils seront dans de bonnes conditions, plus ils seront efficaces.
- La teneur en oxygène
Pour obtenir une eau chargée en oxygène, l’onde doit être en mouvement perpétuel et connaître beaucoup de turpitudes. On fait en sorte que les contacts avec l’air soient les plus importants et les plus fréquents possibles. De plus, ceci favorise l’action des UV nécessaires à la destruction de certains organismes nuisibles. L’autre paramètre primordial est la présence de plantes oxygénantes.
- La température
Chaleur et piscine bio ne font pas bon ménage. En plein été, c’est problématique. Aux alentours de 25-26°, l’activité métabolique des bactéries ralentit. À 28 °C, la situation devient critique. Pour maintenir la température de l’eau, on peut :- implanter la baignade en un lieu dont l’ensoleillement est modéré ;
- créer des zones d’ombres en plantant des végétaux à larges feuilles (lotus ou nénuphar par exemple) ;
- faire des apports d’eau régulièrement. C’est dans tous les cas nécessaire pour combler l’évaporation.
- Le substrat
La qualité du sol à une influence sur l’activité bactérienne et, par conséquent, sur la vitesse de transformation de la matière organique en minéraux. Dans un bassin, on utilise volontiers de la pouzzolane (pierre de lave), du sable et du gravier. Les végétaux et bactéries s’y développent très bien. De plus, ces granulats assurent une fonction filtrante. Ils ont un rôle très important dans le processus de macrofiltration.
- Les végétaux
La composition de la palette végétale a une grande importance. On sélectionne des espèces qui sont à la fois très efficaces et qui ont un faible développement. Elles doivent se plaire dans de petits espaces et très particulièrement attractives pour la flore bactérienne.
Construire une petite piscine naturelle en utilisant un peu de technologie
La méthode la plus efficace pour aboutir à une petite piscine naturelle performante est de recourir à la technologie.
Grâce à l’action mécanique ou physique de quelques appareils, on peut réduire considérablement la zone de lagunage. Il est même possible de la supprimer. C’est intéressant pour construire de très petites baignades ou lorsque l’on veut un bassin ayant l’apparence d’une piscine classique. C’est également l’un des moyens de convertir sa piscine traditionnelle au bio.
Voici les équipements à installer :
- Une ou plusieurs pompes à eau pour la circulation du liquide en circuit fermé. Elles alimentent aussi les fontaines et jets d’eau utiles à l’oxygénation.
- Une ou plusieurs pompes à air (bulleurs) pour obtenir une teneur en oxygène idéale.
- Une lampe à UV permet d’éliminer les algues et les virus.
- Un robot aspirateur pour ramasser les matières qui se déposent en fond du bassin de nage.
- Des filtres biomécaniques qui assurent l’épuration biologique de la même façon que le complexe substrat-plantes-bactéries.
Avec ces équipements, vous pouvez avoir une piscine bio de 10 m². Pour un traitement de l’eau optimal, pensez à les faire tourner suffisamment, à vérifier leur bon fonctionnement et à les entretenir fréquemment.
Propriétaire d’un petit terrain, ne renoncez pas à votre envie de piscine biologique. Ce projet, certes un peu plus technique, est parfaitement envisageable. Faites confiance à un professionnel spécialisé. Il saura dimensionner votre bassin selon la surface disponible.
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